Le portrait paraît simple à première vue : il suffit qu’un visage rencontre un appareil photo. En réalité, c’est une négociation complexe. Le modèle doit composer avec ce qu’il est dans le miroir, ce qu’il voudrait être et ce qu’il est pour les autres. Le photographe navigue entre la satisfaction du client, ce qu’il voit de lui, le souci de montrer son savoir-faire et la mode du moment. L’état de la technique influe lui-même sur le résultat par les caractéristiques ou les limites de l’appareil, du procédé photographique, des accessoires…

Contrairement à ce qu’Arago avait annoncé en 1839 en présentant le daguerréotype comme un «immense bénéfice pour les Arts et les Sciences », c’est avec le portrait que la photographie connaît sa première application commerciale.
Pendant l’essentiel du 19e siècle, le portrait domine la production photographique. Au point que certains historiens estiment qu’il occupe 90% des images produites.
Portraits surprenants, drôles ou émouvants, le musée français de la Photographie en conserve des dizaines de milliers !

Se souvenir

Lutter contre l’oubli et les effets du temps, voilà la promesse du portrait photographique, ce « miroir qui se souvient ».
Il s’agit de « garder le souvenir de l’être cher » ou d’en compenser l’absence, de laisser pour demain trace de ce que l’on est aujourd’hui ou des moments forts de la vie.